Les dunes grognaient par Adeline Rogeaux

Bravo déjà pour la couverture et la mise en page intérieure de toute beauté. Il s’en dégage une ambiance terne et décalée avec ce qu’une station balnéaire inspire d’ordinaire. La on « braie » d’une et on se demande surtout comment ça peut déboucher sur une vraie fin. Mais comme un jeu de taquin dont elle fait jouer les pièces sous nos yeux, l’autrice nous assemble un sacré puzzle mine de rien. Et quand le tableau se dessine enfin, totalement reconstitué, le résultat est bluffant. Réaliste et à l’ambiance proche de récits de fantômes du cinéma asiatique – The eye, Ring, les drames entremêlés ici sont pourtant dignes de nos plus tristes faits divers. Je ne trouve rien à redire sur ce texte, tant sur la forme que sur le fond. Le monde subtil, les coques marionnettes des esprits, les fantômes presque tangibles mêlés aux vivants comme on se les figurait avant que les seances de spiritisme n’impriment cette vue éthérée dans l’imaginaire collectif. Des personnages en proie à un quotidien pas tendre, diverses époques et leurs moeurs qui se croisent en un canevas complexe et maitrisé. Du bon travail assurément.

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