Certains romans naissent sur les répliques sismiques de nos émotions. Qu’elles soient suscitées par l’actualité, les drames climatiques, l’inénarrable émergence de gadgets numériques, beaucoup d’inquiétudes en ressortent. Des interrogations intemporelles, d’autres bien plus pressantes. Lorsque se pose la question de nos lendemains, de mêler le vieux monde au nouveau, aller plus loin ne cadre pas exactement avec une promenade de santé.
Au fond, je ne savais guère qu’une seule chose en faisant la connaissance de William ou de Louise Bonne d’Avranche. Tous les noms propres de mon histoire viendraient d’une variété de poirier ou de ses parasites. Pourquoi ? Pour la poire de Stephen Hawking, qui modélise sa perception du temps ? Même si ce thème revient souvent dans mes questionnements, ce serait aussi vaniteux que d’évoquer la victoire à la Pyrrhus.
Non, bien avant ces liens indirects, j’avais simplement à l’esprit que la plupart des hommes ne sont jamais que de bonnes poires. Naïfs, futiles, propres à grossir dans un écrin de verre au point d’y rester prisonniers, noyés dans l’alcool. Partir enfin d’un fruit connu pour en décliner l’air de rien la variété, souligner à partir d’un cas l’incroyable diversité qu’abrite encore notre planète, plus créative que nous ne le serons jamais.
J’ai donc essayé de me projeter d’ici quelques décennies, lorsque mes enfants seront en milieu de carrière et que je serai devenu, au mieux, du compost. À partir de ces sujets actuels, j’ai attrapé une ligne de fuite parmi d’autres pour produire ce qui suit. Il était tentant de soulever d’autres aspects de cet avenir qui nous tourne clairement le dos mais j’ai préféré me concentrer sur la coexistence vraisemblable de cette intelligence artificielle avec tous ces cons programmés.
Il ne tient qu’à vous de nourrir une autre vision pour les générations à venir. En effet, tout le monde sait dire ce qu’il changerait dans le passé. Mais vous, que corrigeriez-vous dès à présent pour sauver demain ?
